COMMENT SE PRÉPARER À LA GROSSESSE
Bienvenu(e)s à toutes et à tous ou comme on dit chez moi : « Akwaba » !
Un jour dans nos causeries de femmes, on m’a dit ceci : « Jeenna, j’ai un désir de grossesse. Depuis quelque temps, l’idée d’être mère émerge doucement dans mon esprit. Certaines fois, je suis euphorique et enthousiaste. D’autres fois, je suis anxieuse, j’appréhende beaucoup. On me dit souvent que je réfléchis trop, que je dois laisser les choses se faire. Cela a l’air simple et effrayant à la fois ! Comment puis-je me préparer à la grossesse ?
La maternité n’est pas un désir inné chez toutes les femmes. Le désir de grossesse peut se concrétiser après une longue période de réflexion. Contrairement à ce que beaucoup pensent, tu peux te préparer à une future grossesse ! Ici, tu retrouveras pleins de conseils et d’astuces pour commencer cette aventure qu’est la maternité. C’est parti !
Table des matières
- INTRODUCTION
- SE PRÉPARER À LA GROSSESSE PHYSIQUEMENT
- SE PRÉPARER À LA GROSSESSE PSYCHIQUEMENT
- SE PRÉPARER À LA GROSSESSE EN PRÉPARANT L’ENVIRONNEMENT QUI T’ENTOURE
- CONCLUSION
INTRODUCTION
Dès que tu as un désir de grossesse, prends rendez-vous avec un professionnel de santé. Qui consulter ? Une sage-femme, un gynécologue ou un médecin généraliste. Cette première rencontre est nommée « consultation pré-conceptionnelle ».
Le but de cette consultation pré-conceptionnelle est de faire un bilan de santé et de préparer l’environnement pour maximiser les chances de conception et que la grossesse se déroule au mieux. Autrement dit, l’objectif est de tout mettre en œuvre pour garantir ta bonne santé, éviter de possibles complications au cours de la grossesse et t’informer. Par environnement, j’entends préparer ton corps, ton esprit et le cadre de vie dans lequel tu évolueras au cours de la grossesse. Cela concerne également ton conjoint.
En effet, le professionnel de santé échangera avec vous afin d’identifier l’existence de facteurs qui pourraient influencer négativement le bon déroulement de la grossesse. Il s’agit d’évaluer vos antécédents respectifs (ceux de ton conjoint et les tiens), ainsi que ceux de vos familles (n’hésitez pas à demander à vos proches respectifs s’ils sont atteints de maladies). Il s’enquerra de vos habitudes de vie et mettra à jour ton suivi gynécologique et vaccinal.
SE PRÉPARER À LA GROSSESSE PHYSIQUEMENT
PRÉPARE LA GROSSESSE PAR TON ALIMENTATION
Pour commencer, l’adage dit qu’au cours d’une grossesse, il faut manger deux fois mieux et non deux fois plus. Cela signifie que tu dois manger de sorte à couvrir tes besoins et ceux de ton bébé. Ainsi, tu fourniras à ton corps tous les éléments dont il aura besoin pour bien fonctionner et permettre à la vie de s’y développer. Ces éléments sont les glucides, les lipides, les protéines, les vitamines, les minéraux et les oligo-éléments. Cela t’évitera certaines carences. Parmi tous ces éléments, il y en a un qui nous intéresse plus particulièrement : la vitamine B9.
LA VITAMINE B9 OU FOLATES
L’acide folique est la forme synthétique de la vitamine B9 qui appartient à la famille des folates. Cette vitamine intervient dans le métabolisme du fer en favorisant son absorption. Elle joue également un rôle dans la croissance et le renouvellement cellulaire. Un déficit en vitamine B9 peut engendrer une anémie, soit une carence en fer.
Mais pourquoi est-elle si importante dans un contexte de grossesse ? Eh bien, les études scientifiques ont montré que supplémenter les femmes ayant un désir de grossesse, bien avant la conception, réduit de 72 % la survenue de malformations du tube neural. Le tube neural est la structure qui, en se différenciant, donnera le cerveau et la moelle épinière. Il se referme très tôt au cours de la grossesse, soit vingt-et-un jours après la conception.
C’est pourquoi, pour préparer une grossesse, il est recommandé à toutes les femmes de débuter la prise d’acide folique un mois avant la conception et de la poursuivre au cours des deux premiers mois de grossesse. Ainsi, il te suffit de prendre un comprimé par jour d’acide folique, par voie orale, à une posologie de 400 microgrammes (ou cinq milligrammes en cas de facteurs de risque).
La vitamine B9 est également présente dans l’alimentation. Tu la retrouves dans :
- Le foie
- Les épinards, les salades, les brocolis, le chou-fleur, les betteraves, les haricots verts, les courgettes, les petits pois, les asperges
- Les avocats, le melon, les fruits rouges, les agrumes, les bananes
- Les noix, les féculents complets (riz, pâtes, semoule, pain), les légumes secs (pois chiches, lentilles, haricots blancs ou rouges…)
- Les œufs et certains produits laitiers : le camembert, le brie ou le bleu, le fromage blanc
Dans l’alimentation afro, elle est présente dans le mil, le moringa, le sorgho, la banane plantain, la spiruline et le fenugrec.
Ressources :
https://www.anses.fr/fr/content/tout-savoir-sur-la-vitamine-b9
LES AUTRES ÉLÉMENTS
Ensuite, parlons d’autres éléments tout aussi importants, pour te préparer à une future grossesse. Pour ces derniers, prends de bonnes habitudes dès maintenant ! Voici quelques repères :
- Les lipides : ils sont sources d’Oméga 3 et d’Oméga-6. Ces derniers sont particulièrement importants pour le développement cérébral de bébé et son système immunitaire. Tu les retrouves entre autres dans les fruits à coque (noix, amandes, noisettes, etc.), dans les poissons gras (foie de morue, saumon, sardines, maquereau, etc.) et dans les huiles de noix, de canola, de soja, de sésame, de tournesol, de carthame.
- Les glucides : ils représentent la principale source d’énergie pour le cerveau de bébé. De ce fait, privilégie les glucides complexes également nommés les glucides lents. Aussi, limite tous les produits ultra-transformés, les boissons sucrées, les jus de fruits y compris ceux sans sucres ajoutés et les fruits secs en grande quantité.
- Les protéines : elles sont importantes pour le développement cérébral de bébé ainsi que pour la constitution de tous les tissus et organes. Un faible apport peut nuire à la croissance de bébé (un faible poids de naissance ou une naissance prématurée avec toute la morbidité qui y est liée). Les aliments qui en contiennent sont les légumes secs (pois chiches, lentilles, les haricots, etc.), de même que le poisson, la viande, les œufs et les produits laitiers comme le lait et le fromage.
- Les minéraux et oligo-éléments : il s’agit principalement du fer, des vitamines A, B, C, D et E, du calcium, du magnésium, de l’iode, du cuivre et du zinc. Tu les retrouves dans les fruits, les légumes, les œufs, les produits laitiers, ainsi que les produits marins (poissons et fruits de mer), les légumineuses, les oléagineux.
QUELQUES REMARQUES
FAIS-TOI CONFIANCE !
Je t’énonce tout ceci en théorie, mais en pratique, si tu écoutes ton corps, tu sauras identifier les aliments dont ton corps a besoin. Tu ne me crois pas ? Très bien, voici un exemple très parlant : nous sommes en été ; il fait chaud. Tu transpires, donc tu perds de l’eau. Par conséquent, ton corps t’envoie un signal de soif pour que tu lui apportes l’eau nécessaire à son bon fonctionnement. Tu manges plus de salades, de fruits et de légumes riches en eau. Tu augmentes ainsi ta consommation d’eau. Cela ne te viendrait pas à l’idée de manger une raclette en plein été ? Je te vois sourire tellement l’idée semble absurde, mais reconnais que la nature est plutôt bien faite, non ?!
DANS LA TRADITION AYURVÉDIQUE
Cela rejoint les principes de l’Ayurvéda qui dit que le corps est intelligent et que l’alimentation n’est pas compliquée. En effet, pour couvrir tes besoins, il suffit que ton assiette soit colorée. Pour cela, compose ton assiette d’aliments de différentes couleurs et de différentes saveurs (sucrée, salée, acide, amère et astringente). Aussi, il est important que nous prenions le temps de manger (oui, je m’inclus dedans, car tout comme toi, je suis humaine et j’essaie de m’améliorer jour après jour :)).
De nos jours, l’hyperproductivité est constamment mise en avant. Nous courons tout le temps, au point de sauter des repas. Cependant, manger n’est pas une option ; c’est un besoin vital. Sans nourriture, nous finissons par mourir. Alors essayons de voir les choses autrement : accordons-nous ce temps de pause pour nous nourrir et par la même occasion honorer notre corps. Disons que c’est une façon de lui montrer notre reconnaissance pour tout ce qu’il accomplit dans une journée sans que nous en ayons conscience : marcher, courir, parler, respirer, digérer, voir, écrire, écouter, etc. sans douleur.
DANS LA TRADITION AFRICAINE
Cela rejoint également la pensée des anciens en Afrique qui entretenaient un lien particulier avec la Nature. En effet, ils pensaient que l’Homme est une entité connectée et dépendante de la Nature qui elle-même repose sur un équilibre fragile. Conscients de cette vulnérabilité, les anciens prenaient dans la Nature que ce dont ils avaient besoin et la remerciaient pour ses bienfaits. En fait, de manière subtile, les anciens nous disent d’écouter nos sensations. Ainsi, mangeons quand nous avons faim et arrêtons-nous quand la satiété se fait sentir. Cela permet une meilleure digestion.
Pour aller plus loin, je te recommande le livre du Dr Deepak CHOPRA nommé La maternité une aventure fabuleuse, paru aux éditions J’ai lu (2020).
Ressources :
https://www.1000-premiers-jours.fr/fr/les-nutriments-essentiels-au-futur-bebe
PRÉPARE LA GROSSESSE EN SUPPRIMANT LES CONDUITES ADDICTIVES
Aussi, consommez-vous, ton conjoint et toi-même, des substances addictives telles que le tabac, l’alcool, le cannabis, etc. ?
Premièrement, parlons du tabac.
LE TABAC
Le tabac, du fait de la présence de composants comme la nicotine, les hydrocarbures, les métaux lourds et le monoxyde d’azote présent dans la fumée, est considéré comme un agent tératogène. En effet, tous ces éléments ont la capacité de traverser la barrière placentaire. Cela peut induire : une augmentation des grossesses extra-utérines (réversible après l’arrêt du tabac), une augmentation du taux de fausses couches, des malformations chez le fœtus (face, crâne, abdomen et cœur), des anomalies au niveau du placenta, une mauvaise croissance du fœtus, un faible poids de naissance, de la prématurité sans parler des cancers et des problèmes respiratoires chez la femme enceinte. De plus, après l’accouchement, le tabac peut engendrer des troubles respiratoires chez l’enfant, augmenter la survenue de la mort inopinée du nourrisson, modifier le goût et la composition du lait maternel et diminuer de la production lactée.
Ressources :
https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/addictions/article/grossesse-et-tabac
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/Grossesse_tabac_long.pdf
Deuxièmement, évoquons le cannabis.
LE CANNABIS
Le tabac peut être consommé en association avec le cannabis. À savoir que ce dernier, tout comme le tabac, passe à travers le placenta. La consommation régulière et importante de cannabis, au moins six fois par jour, est associée à un risque plus élevé de prématurité, de retard de croissance intra-utérin et de faible poids à la naissance. Aussi après la naissance, des trémulations peuvent survenir. Elles se résolvent spontanément le premier mois.
Ressource :
Enfin, parlons de l’alcool.
L’ALCOOL
L’alcool durant la grossesse, c’est tolérance ZÉRO ! Tout comme le tabac, l’alcool est un agent tératogène qui passe à travers le placenta et atteint le fœtus. Ses effets sont visibles dès le premier verre d’alcool, quelle que soit la nature de l’alcool. Il entraîne des malformations, un syndrome d’alcoolisation fœtale, un retard de croissance et impacte négativement le développement psychomoteur et cognitif du nourrisson.
Ressources :
https://www.drogues.gouv.fr/lessentiel-sur-alcool-tabac-cannabis-et-grossesse
La grossesse peut être une formidable source de motivation pour te sevrer. N’hésite pas à en discuter avec le professionnel de santé qui pourra t’orienter. Tu peux aussi contacter des services dédiés à l’aide au sevrage comme tabac info service, drogues info service, alcool info service (cf. annuaire).
PRÉPARE LA GROSSESSE PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
EN DEHORS DE LA GROSSESSE
La préparation du corps passe également par l’activité physique. Je ne t’apprends rien, l’activité physique apporte de nombreux bienfaits tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Elle fait travailler ton cœur et tout le système cardiovasculaire. De plus, elle maintient tes muscles en forme ce qui te permet d’avoir une meilleure posture et améliore la qualité de ton sommeil. Aussi, elle contribue à diminuer l’anxiété, le stress et les symptômes dépressifs. La liste n’est pas exhaustive.
MAINTENIR UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE SANS CONTRAINTE
Alors, tu peux d’ors et déjà modifier certaines de tes habitudes afin d’être moins sédentaire et de limiter la survenue de maladies telles que l’obésité, le diabète, l’hypertension. Par exemple, tu peux descendre un arrêt plus tôt et continuer le reste du chemin à pied. Tu peux aussi faire du vélo pour te rendre au travail. Au travail comme en télétravail, accorde-toi des pauses régulières de 5-10 minutes pour te lever et marcher un peu. Si tu n’as pas de douleurs au niveau des genoux ni de difficultés pour te mouvoir, empreinte les escaliers. Enfin, si tu disposes de temps, balade-toi en ville ou promène-toi dans un parc.
AU COURS DE LA GROSSESSE…
De surcroît, la grossesse n’est pas une entrave à l’activité physique. Bien au contraire, il est recommandé de poursuivre ou de pratiquer une activité physique. Elle permet de limiter la prise de poids au cours de la grossesse. De plus, elle prévient l’apparition de diabète gestationnel, d’hypertension, de pré-éclampsie, de syndrome dépressif, d’incontinence urinaire et de troubles de la circulation veineuse. Enfin, elle diminue les lombalgies et les douleurs pelviennes et facilite le fonctionnement du transit. Il faut juste qu’elle soit adaptée.
ADAPTE TON ACTIVITÉ
Pour cela, évite les sports de contact où tu peux recevoir des coups, les sports à fort impact (saut, port de poids lourds), les sports avec lesquels le risque de chute est important comme l’escalade, et la plongée sous-marine. Ainsi, oriente-toi vers une activité d’intensité faible à modérée, alliant endurance et renforcement musculaire à raison de deux à trois séances par semaine d’une durée de vingt à quatre-vingt-dix minutes maximum. Pour t’en citer quelques-unes, tu peux pratiquer de la natation, du vélo, de la marche. Le yoga et le pilâtes sont de très bonnes activités physiques qui travaillent tes muscles profonds et ta respiration. Seulement, veille à ce que le professeur te propose des exercices adaptés à la grossesse. À toi de choisir l’activité physique qui te conviendra le mieux.
Pense également à bien t’hydrater. Aussi, pratique l’activité physique dans un endroit ni trop chaud, ni trop humide et limite les exercices pour lesquels tu es sur le dos, surtout à partir du sixième mois de grossesse (risque de malaise). N’hésite pas à en discuter avec le professionnel de santé qui te suivra afin de voir s’il existe des contre-indications. Enfin, écoute ton corps ! Si tu es très essoufflée et ce même après le repos, que tu as des vertiges, des malaises, une douleur au niveau de la poitrine, le ventre dur et douloureux, arrête la pratique de cette activité ; elle n’est pas adaptée.
Ressources :
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-07/app_329_ref_aps_grossesse_vf.pdf
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-11/ap_fiche_grossesse.pdf
file:///C:/Users/allou/Downloads/guide-apsetmaternite-pdf-1685.pdf
ANTICIPE LA GROSSESSE EN CAS DE MALADIE CHRONIQUE
Si tu as une affection longue durée qui nécessite la prise d’un traitement, il est important que tu rencontres le spécialiste qui te suit afin de vérifier que le traitement est bien compatible avec une grossesse. Si besoin, le traitement sera changé. L’idéale serait que la maladie soit stable durant les trois mois qui précèdent la conception et au cours des neuf mois de grossesse. Cela favorisera le bon déroulement de la grossesse et le développement de bébé.
SE PRÉPARER À LA GROSSESSE PSYCHIQUEMENT
La grossesse est un moment propice à l’introspection. D’ailleurs, c’est une période privilégiée pour prendre soin de toi. Alors profite de ce temps pour te faire du bien, être bienveillante vis-à-vis de toi-même et de ton corps. Voici quelques questions qui pourront t’aider dans ta (votre) réflexion.
AUTOUR DE LA GROSSESSE
Quelles sont tes représentations autour de la grossesse ?
Quelles sont celles de ton conjoint à ce sujet ?
Avez-vous déjà échangé avec vos familles respectives et vos proches autour de la grossesse et de l’accouchement ? Si oui, qu’en est-il ressorti ? Comment vous sentez-vous par rapport à tout cela ? Est-ce que cela vous rassure ou au contraire cela vous questionne et vous stresse ?
Comment vous sentez-vous tous les deux vis-à-vis de ce projet de grossesse ?
Comment vous projetez-vous par rapport à ce projet ? À court, moyen ou long terme ?
Cela suscite-t-il des angoisses, des doutes ?
Avez-vous déjà arrêté la contraception ?
Quel a été votre parcours dans la procréation ? Aussi, avez-vous déjà rencontré des difficultés pour procréer ?
VOTRE HISTOIRE PERSONNELLE
Quels rapports entretiens-tu avec ta famille ?
Comment s’est déroulée ton enfance ? Est-ce que certains événements t’ont marqué ou t’ont fait-souffrir ?
Tu sais, au cours de la grossesse, notre psychisme fonctionne différemment. Vulgairement, il existe deux mondes dans notre psychisme : le conscient et l’inconscient. Ces deux mondes sont séparés par une frontière très fermée. De ce fait, nous n’avons pas accès facilement aux informations et aux souvenirs enfouis dans notre inconscient. Mais avec la grossesse, tout change. Cette frontière devient poreuse. Ainsi, les informations de l’inconscient vont vers le conscient très aisément. C’est pourquoi ce que nous avons enfoui dans notre mémoire peut resurgir de façon inattendue. Là encore, la grossesse peut être un temps pour panser nos blessures.
Quels rapports ton partenaire entretient-il avec sa famille ?
Quelle a été son enfance ?
A-t-il vécu des évènements difficiles ?
Surtout, n’hésitez pas à en parler ! Cela peut expliquer certaines de ses réactions et de ses comportements qui te déconcertent.
Quel rapport as-tu avec ton corps ? Ton corps va inévitablement changer au cours de la grossesse. Est-ce anxiogène pour toi ?
AUTOUR DE VOTRE COUPLE
À quelle étape êtes-vous dans votre couple et aussi personnellement dans vos vies ?
Quelles-sont vos aspirations professionnelles comme personnelles ?
Comment voyez-vous votre couple actuellement ?
De plus, quelles valeurs partagez-vous ?
Comment communiquez-vous ?
Aussi, avez-vous déjà rencontré des difficultés dans votre vie de couple ? Si oui, comment les avez-vous surmontées ?
L’IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION : CRÉER UN ESPACE AU SEIN DU COUPLE POUR Y DÉPOSER LA PAROLE
À cet instant, tu dois sûrement te demander quel est le rapport entre vos épreuves de vie de couple, la communication et la grossesse ? Laisse-moi t’expliquer. Vous êtes une équipe formée de deux personnes dont la base repose sur les valeurs communes que vous partagez. Votre complémentarité provient de vos singularités, car vous avez une histoire, un vécu, des personnalités différentes. La grossesse, et je dirais par extension la maternité et parentalité, sont des périodes pleines de bouleversements. Ces bouleversements peuvent être durs à vivre tant pour ton partenaire que pour toi. Cependant, chacun doit pouvoir se sentir à l’aise de s’exprimer, de dire ce qui lui fait du bien, le touche ou le blesse. Pour cela, il faut de la confiance. Cette confiance se nourrit la complicité, de la sécurité et de l’intimité que vous entretenez au quotidien.
L’IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION : ÉMETTRE DES CRITIQUES CONSTRUCTIVES
De même, si tu dois émettre une critique, il est important de pointer du doigt le comportement et non la personnalité de ton partenaire afin qu’il ne se sente pas juger. De ce fait, il est primordial d’exprimer l’effet que le comportement a eu sur toi.
Par exemple, au lieu de dire : « J’en ai marre, il n’y en a que pour ton travail, ta passion, on ne se voit jamais, tu me saoules ! » Il vaut mieux dire : « Mon chéri, je trouve que nous nous voyions peu ces derniers temps. Cela me blesse, car passer des moments de qualité avec toi est la façon dont je me sens aimée. Te serait-il possible de t’organiser afin que nous passions plus de moments de qualité ensemble ? »
Dans le premier exemple, le partenaire peut se sentir jugé et agressé. Il peut se braquer et la communication est fermée. Or, dans le second exemple, la communication est ouverte et amène à la réflexion. Votre couple peut ainsi évoluer.
AUTOUR DE LA PARENTALITÉ
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à votre enfant ?
Quelle éducation souhaitez-vous lui transmettre ?
Comment chacun envisage son rôle de parent ?
Également, comment chacun envisage le rôle de parent de l’autre ?
Il est important que vous preniez le temps d’y réfléchir et d’en discuter. Bien souvent, la majorité des conflits proviennent de la discordance entre les attentes que tu as vis-à-vis de ton partenaire et ce que ton partenaire peut réellement apporter.
Bien sûr, cela n’est pas définitif. Votre réflexion va s’étayer au fur et à mesure du temps. Disons qu’il s’agit d’un point de départ :). Toutes ces questions n’ont pas pour but de te (vous) mettre mal à l’aise. Au contraire, cette réflexion te (vous) permettra de trouver l’équilibre qui vous correspond, de vivre en harmonie, d’évoluer et d’avancer sereinement ensemble.
SE PRÉPARER À LA GROSSESSE EN PRÉPARANT L’ENVIRONNEMENT QUI T’ENTOURE
QUELLE EST VOTRE SITUATION PROFESSIONNELLE ?
Quelle profession exercez-vous ton conjoint et toi ? Certains métiers peuvent impacter votre fertilité, et cela, de plusieurs façons :
- Par la manipulation de produits dangereux dans les domaines de la chimie, de l’agroalimentaire, du BTC et les métiers du bois
- Par les irradiations pour les personnes travaillant dans les services d’oncologie (cancer) par exemple
- Par la chaleur pour les boulangers et les personnes travaillant le verre
- Par l’inhalation de produits pour les personnes exerçant dans les domaines de la coiffure, de l’onglerie, de l’esthétique, des métiers de l’énergie, de l’environnement
- Par la pénibilité du travail comprenant le port de charges, le temps de transport, le travail de nuit, le risque de chute, l’environnement de travail, la charge mentale
- Les métiers de l’agriculture avec l’utilisation de pesticides
Toutes ces situations peuvent altérer la qualité des ovocytes et des spermatozoïdes.
Quel rapport avez-vous à votre travail ? Est-ce une source d’épanouissement ou une source d’anxiété ?
Les conditions de travail sont autant de sources de stress qui nous épuisent physiquement et psychiquement. En outre, elles peuvent induire des fausses couches, des menaces d’accouchement prématuré. C’est pourquoi il est important de veiller à ton bien-être en aménageant ton travail. N’hésite pas à te renseigner auprès de la médecine du travail et de ton employeur. Tu peux aussi consulter le site de l’INSR, santé et sécurité au travail (clique ici).
Hormis le cadre professionnel, il existe d’autres facteurs qui peuvent influencer notre fertilité, dont les perturbateurs endocriniens. Je suis sûre que tu en as déjà entendu parler de surcroît ces dernières années. Ils se sont retrouvés sur le devant de la scène, liés à l’augmentation de la survenue de cancer dont celui du sein chez les jeunes femmes. Alors qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS
QUELQUES DÉFINITIONS
Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances externes à notre corps qui, une fois présente dans notre organisme, affecte le fonctionnement de notre système endocrinien, c’est-à-dire celui qui régule nos hormones. C’est ainsi qu’ils impactent négativement notre santé et potentiellement celle de notre descendance.
Mais comment agissent-ils ? Ils agissent notamment en mimant ou en bloquant l’action de nos hormones, en inhibant leur production et leur transport.
Où les retrouvons-nous ? Les perturbateurs endocriniens nous entourent. Ils sont présents entre autres dans :
- Les produits cosmétiques que nous appliquons sur notre peau
- Les produits de coiffure
- Les vêtements
- Les lingettes et la lessive
Aussi dans :
- Les outils que nous utilisons au quotidien : poêles anti-adhésives, fils, câbles, ustensiles de cuisine
- Les produits d’entretien ménager
- Les matériaux de construction des appartements et des maisons, les objets de décoration
- La peinture
- Les produits pétrochimiques de combustion
- Les produits électroniques et électriques
De même que dans :
- Les additifs alimentaires, les emballages, les boîtes de conserve
- Les aliments, la viande
- Les contraceptifs hormonaux
- Les traitements substitutifs hormonaux
- Les insecticides et répulsifs
- Les jouets et les articles de loisir
- Le tabac
- Etc.
QUEL EST LEUR IMPACT SUR LA SANTÉ REPRODUCTIVE ?
Premièrement, chez l’homme, les perturbateurs endocriniens engendrent une baisse de la qualité du sperme, des malformations au niveau des organes génitaux comme une cryptorchidie (un testicule qui ne descend pas), un hypospadias (malformation de la verge dans le canal par lequel s’écoulent les urines (urètre) se retrouve dans la partie inférieure de la verge). De plus, les perturbateurs endocriniens augmentent de la survenue de cancers de la prostate et des testicules ainsi qu’une infertilité. Deuxièmement chez la femme, les perturbateurs endocriniens augmentent la survenue du cancer du sein, de l’endomètre, des ovaires. Ils peuvent induire une puberté précoce, de l’endométriose, des fibromes utérins et des fausses couches.
Il faut souligner qu’il est difficile de dire si une substance à plus d’impact qu’une autre et si une voie de contamination à plus d’effet sur la santé qu’une autre. De même, il est difficile de déterminer la quantité de perturbateurs endocriniens à partir de laquelle il commence à y avoir un impact sur la santé. Aussi, il est impossible de définir le délai entre l’exposition aux perturbateurs endocriniens et l’apparition des symptômes, car nous sommes exposés à plusieurs perturbateurs endocriniens en même temps et cela tous les jours ! En définitive, le seul point certain est que les effets sont plus marqués chez l’embryon, le fœtus, le nouveau-né, le nourrisson, l’enfant, l’adolescent et la femme enceinte.
COMMENT LIMITER AU MAXIMUM NOTRE EXPOSITION AUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ?
EN CE QUI CONCERNE L’ALIMENTATION
- Privilégie les aliments de saison et le fait maison en utilisant des aliments natures non préparés. Aussi, lave bien les fruits et les légumes.
- Évite les plats déjà préparés et les aliments ultra-transformés. En effet, ils contiennent de nombreux perturbateurs endocriniens.
- Limite ta consommation de poisson à deux fois par semaine, car ils renferment des polluants et des métaux lourds comme le plomb et le mercure.
- Évite de chauffer les aliments dans des contenants en plastique. De même, évite de conserver la nourriture chaude dans des contenants en plastique. Certains perturbateurs endocriniens peuvent s’échapper du contenant et contaminer la nourriture. Aussi, préfère des contenants en verre, en inox, en fonte et en bois.
POUR L’AIR ET LA MAISON
- Aère la pièce chaque jour au moins dix minutes par jour quelle que soit la saison.
- Limite le nombre de produits d’entretien. Par ailleurs, respecte leurs conditions d’usage et évite de mélanger plusieurs produits.
- Troque les produits d’entretien classiques par du vinaigre blanc, du bicarbonate ou du savon noir par exemple.
- Pour nettoyer le sol, tu peux utiliser un aspirateur avec un filtre HEPA ou effectuer un lavage au sol humide.
- Aussi, élimine les bougies parfumées, diffuseurs de parfum, sprays, encens.
- Évite de fumer et de vapoter.
- Opte pour des peintures, des colles, des adhésifs classés A.
DANS LE DOMAINE DE LA COSMÉTIQUE ET DU TEXTILE
- Évite au maximum les crèmes et cosmétiques.
- Privilégie des produits à la composition simple, des produits bruts et naturels comme des beurres végétaux, des huiles végétales première pression à froid. La pharmacopée africaine en regorge plein !
- Évite également les parfums et les produits cosmétiques parfumés ainsi que les teintures y compris au henné.
- Quant au savon, privilégie ceux à base végétale, sans substance antibactérienne. De plus, limite l’utilisation du maquillage, du vernis, des faux ongles, des résines, etc.
- Évite les huiles essentielles pendant la grossesse et les premières années de vie.
- Enfin, choisi des vêtements en matières naturelles comme le coton, le lin, la laine, etc.
Pour d’autres astuces, je te conseille le compte instagram de Cythia Kå et son livre intitulé Mes rituels naturo pour une vie 100 % naturelle aux éditions Leduc (2024).
Ressources :
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/outil_pe_praticien_mieux_comprendre.pdf
https://www.sante.fr/les-perturbateurs-endocriniens-2
QUELLE EST VOTRE SITUATION DE VIE ?
Habitez-vous dans un appartement ou une maison ? Vivez-vous en foyer ? Dans un hôtel ?
Aussi, y a-t-il de l’humidité ? Une possible exposition à l’amiante ? Au plomb ?
Disposez-vous de peu de ressources ? Avez-vous des difficultés pour vous nourrir ?
Êtes-vous arrivés en France il y a peu de temps ?
Il existe de nombreuses ressources auxquelles tu peux te référer. Parles-en avec le professionnel de santé que tu rencontreras.
Par ailleurs, as-tu vécu des événements qui t’ont marqué ?
As-tu connu des personnes se sont-elles déjà montrées violentes vis-à-vis de toi physiquement ou verbalement ?
Si tel est le cas, tu peux en parler avec un professionnel ou appeler le 3919. C’est un numéro gratuit pour toutes les femmes victimes de violence. Ainsi, tu pourras échanger avec une femme du collectif féministe contre le viol.
Ressources :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12544
PRÉPARE LA GROSSESSE EN METTANT À JOUR TES VACCINATIONS
Eh oui, tu n’en as pas tout à fait finis avec les vaccinations ! Pour certaines, la vue d’une aiguille est compliquée. Cependant, c’est très important pour t’éviter certaines complications au cours de la grossesse et protéger bébé.
Pour commencer, parlons de la coqueluche.
LA COQUELUCHE
La vaccination contre la coqueluche est faite conjointement avec la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Chez l’adulte, un rappel est effectué à 25, 45 et 75 ans. Il faut souligner que cette vaccination intervient dans la stratégie du cocooning. Elle vise à protéger bébé des formes graves de la coqueluche qui peuvent le conduire en réanimation et dans certains cas, entraîner la mort. De ce fait, on protège bébé en vaccinant toutes les personnes qui vont le côtoyer régulièrement durant ses six premiers mois de vie. Il s’agit du conjoint, de la fratrie, des oncles et des tantes, des grands-parents et de tous les professionnels de la petite enfance qui prendront soin de bébé.
Pour cela, la vaccination doit dater de moins de cinq ans. Aussi, si une personne de ton entourage a déjà eu la coqueluche, il faut attendre dix ans avant de la vacciner de nouveau. Tout ceci est également valable pour toi. Pour en savoir plus sur la coqueluche, cliques ici.
Ressources :
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_avr2024.pdf
Dans un deuxième temps, parlons de la rubéole.
LA RUBÉOLE
La vaccination contre la rubéole est effectuée au cours de la deuxième année de vie. Pour cela, un vaccin combiné avec la rougeole et les oreillons est administré à 12 mois puis entre 16 et 18 mois. Il est important de savoir si tu as été vacciné contre la rubéole, car si tu contractes cette maladie, bébé risque d’avoir des malformations, un retard de croissance, une cécité, une surdité, des lésions cérébrales, etc. De ce fait, en l’absence de vaccination mentionnée dans ton carnet de santé, le professionnel de santé te proposera de la faire. Par contre, il est important que tu ne sois pas enceinte durant les trois mois qui suivent la vaccination pour éviter toute malformation et fausse couche. Si tu as déjà reçu deux doses de vaccins, mais que le résultat de la sérologie est négatif, il n’y a pas lieu de te faire vacciner de nouveau.
Ressources :
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_avr2024.pdf
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/rubeole/grossesse.html
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/rubella
LA VARICELLE
As-tu déjà eu la varicelle ? Cette maladie infantile est très fréquente et se résout spontanément. Cependant, une fois passé l’âge de 12 ans, si ton conjoint ou toi-même, n’avez pas eu la varicelle, il est important de vous faire vacciner avant la survenue d’une grossesse. En effet, chez l’homme, la varicelle peut rendre stérile. De plus, au cours de la grossesse, la varicelle peut causer une pneumopathie varicelleuse, c’est-à-dire une infection grave une infection respiratoire grave qui peut conduire en réanimation. Enfin, chez bébé, les répercussions d’une varicelle dépendent du terme de la grossesse à laquelle l’infection a été contractée. Par conséquent, il peut y avoir des malformations au niveau des membres, des yeux, du système nerveux, le zona, des problèmes respiratoires et neurologiques après l’accouchement… Tout comme la rubéole, il faut éviter toute grossesse au cours des trois mois qui suivent la vaccination.
Ressources :
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/varicelle/grossesse.html
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_avr2024.pdf
CONCLUSION
Je te laisse t’imprégner de toutes ces informations. Surtout, prends ton temps. Chaque femme et couple évolue à son rythme pour préparer son projet de grossesse. Le plus important est que vous vous sentiez prêts, tous les deux avant de vous lancer. Si as d’autres astuces et conseils à apporter, n’hésite pas à le faire en commentaire. Je prendrai le temps de te lire. Si tu as d’autres questions auxquelles tu n’as pas trouvé de réponses, tu peux me les poser à l’adresse suivante : contact@santeofeminin.fr. Si cet article t’a aidé et que tu penses qu’il peut être utile à d’autres personnes, partage-le.
Je te dis à très bientôt pour en apprendre plus sur ton corps et prendre soin de ta santé.
Et n’oublie pas, le savoir est un pouvoir !
Jeenna